Agathe & Sophie – SDE 21-22

  • Année : 2022
  • Porteurs : ENSAG - GAIA - Master AE&CC
  • Surface habitable : 49 m2
  • 3ème place au SDE 21-22
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  • Pendant trois ans, l’Atelier Anthropos a coordonnée une équipe française participant à la compétition Solar Decathlon Europe. Destination Wuppertal en Allemagne, sous la bannière de la Team Auvergne-Rhône-Alpes (Team AuRA) !
  • Ce ne sont pas moins de 250 enseignants, étudiants et chercheurs qui ont travaillé sur le projet Agathe & Sophie. Ce projet a été porté académiquement par l’ENSAG et opérationnellement par les Grands Ateliers (GAIA). En lien étroit avec l’équipe pédagogique du Master AE&CC porté par l’enseignant Nicolas Dubus, l’atelier a participé à définir les grandes orientations de ce projet, puis a accompagné l’équipe d’étudiants dans le développement et la construction du projet.
  • Bon nombre d’ingrédients constitutifs de notre philosophie d’agence sont distillés dans cette proposition, à commencer par la question mère de toutes les autres : “Comment habiter l’Anthropocène ?”.
  • Ce projet s’appuie sur la notion d’urbanisme distribué, principe de réorganisation territorial porté par Antoine Brès : « (...) pour un territoire donné, quelle est la répartition la plus efficiente, la plus attractive et la plus écologiquement soutenable de sa population, ainsi que des activités et des services qui lui sont nécessaires ? ». En d’autres termes, pensons le territoire avant de penser la ville. C’est précisément la méthode appliquée au projet Agathe et Sophie, pendant trois ans l’équipe étudiante a fait émerger 9 projets sur un territoire partant des portes de la métropole Grenobloise, jusqu’au col de l’Arzelier, territoire rural et de montagne. L’ensemble de ces projets s’appuient sur la réhabilitation du patrimoine existant et abordent des thématiques variées liées à l’éducation, la santé, l’agriculture, le tourisme ou encore le logement.
  • Parmi ces 9 projets, l’un d’entre eux s’inscrit dans le contexte du col de l’Arzelier. Situé à 1154 m d’altitude, à 35 minutes du Sud de Grenoble, ce territoire accueillait auparavant une station de ski familiale. Cette dernière a fermé ses portes pour des raisons de problématique de gestion, des problématiques de politiques locales et enfin pour des raisons plus évidentes de manque d’enneigement.
  • Nous considérons ce territoire comme un potentiel territoire refuge. Plus précisément comme un refuge climatique - ce qu’il est déjà en partie. Le repeuplement de ce site que nous appelons de nos vœux s’inscrit dans un contexte de regain d’attractivité des campagnes observé depuis les années 1970, et plus précisément d’une reprise démographique dans ces territoires, mise en exergue par les travaux de Pierre Pistre.
  • La situation rencontrée sur ce site est commune à beaucoup de territoires de moyenne montagne que ce soit en périphérie de Grenoble, ou dans d’autres massifs montagneux (auvergne, juras particulièrement impactés). Il y a donc un potentiel de transposition de la démarche sur d’autres territoires.
  • A l’échelle architecturale, nous avons choisi de travailler sur un bâtiment typique des années 1970 : un hôtel qui cherche une seconde vie. Ce type de bâtiment se rencontre particulièrement dans les stations dites intégrées construite dans les années 1960/1970 (Avoriaz, Flaine, Tignes, Les Arcs, par exemple.).
  • Nous avons délibérément choisi de travailler sur cette famille architecturale, afin de présenter lors de la compétition un projet dont certains éléments pourraient être transposables à d’autres situations que celles du col de l’Arzelier. Nous nous sommes appuyés sur la notion d’espace capable pour proposer un projet de réhabilitation de cet hôtel. « (…) l’espace capable est capable précisément parce qu’il ne répond pas à un usage déterminé et qu’il offre un large potentiel programmatique ». Le projet de réhabilitation intègre des logements et des locaux d'activités.
  • La structure existante au R-1 et RDC est de nature « capable », elle se rapproche d’un plan libre qui laisse une large place à l’appropriation : notre intervention a été minimale sur ces deux niveaux. Au niveau supérieur, nous devions inscrire notre proposition dans une trame constitués de voiles bétons porteurs ayant un entraxe de 3.18 m. Notre intervention est restée minimale, elle a consisté à ouvrir ponctuellement les trames les unes sur les autres.
  • La Team AuRA a poursuivi le développement du principe de Grid/Skin/Shell, dispositif qui propose une décomposition tripartite de la construction. La Grid, s’apparente au système nerveux du bâtiment, elle est apparente et permet l’entretien des ouvrages techniques (fluides, électricité). La Skin, est l’enveloppe thermique du bâtiment, peu technologique et qui fait la part belle aux techniques constructives et aux savoir-faire locaux (paille, terre crue, bois). La Shell est une prolongation des espaces intérieurs vers l’extérieur permettant d’apporter de nouveaux usages au bâtiment existant et potentiellement de requalifier son insertion paysagère. Elle permet également de filtrer et de capter les apports solaires. La shell composée de matériaux de réemploi est par ailleurs complètement réversible.
  • Globalement, nous avons cherché à utiliser au maximum les matériaux de réemploi, ainsi que les matériaux bio & geo sourcés pour avoir un impact environnemental le plus limité possible. Une démarche participative a été menée sur le site de projet. Au-delà de la mobilisation habitante, l’ensemble des acteurs territoriaux étaient partie prenante de ce projet depuis la commune, jusqu’à l’état.
  • En photos, le démonstrateur présenté en Allemagne représente une extraction du projet de réhabilitation de l’hôtel des deux soeurs. Il s’agit d’une construction modulaire, préfabriquée aux GAIA puis transportée sur le site de construction en Allemagne et réassemblée en 14 jours par l’équipe. En trois semaines, 120 000 personnes ont visité le village des démonstrateurs des 18 équipes participantes.